Un monde à +3° est-il inassurable ?🥵 | Antoine Denoix, Axa Climate
Comment faire face aux dommages climatiques ?
Antoine Denoix est un expert engagé dans la lutte contre les effets du changement climatique, notamment à travers son rôle en tant que directeur général d'AXA Climate. Âgé de 38 ans, il a fondé cette branche autonome d’AXA il y a cinq ans, avec pour mission centrale l’adaptation climatique et environnementale des entreprises et des industries.
Sous sa direction, AXA Climate a évolué bien au-delà de l’assurance classique pour se concentrer sur des services innovants comme la formation et le conseil, aidant les entreprises à intégrer les sciences climatiques dans leurs stratégies. Antoine souligne l'importance de la science dans la gestion des risques, notamment grâce à des technologies comme les satellites pour assurer les risques liés aux sécheresses ou aux inondations. Il insiste aussi sur l’idée que l’assurance climatique ne doit plus seulement couvrir des sinistres passés, mais anticiper les futurs risques climatiques.
Fort d'une équipe de 200 personnes, dont un tiers de scientifiques, Antoine Denoix incarne une approche visionnaire de l'assurance, plaçant l'innovation et l'adaptation au cœur de son modèle. Passionné par la réduction des souffrances au travail, il vise à transformer le rôle de l’assureur en un acteur clé de la transition écologique, alliant solidarité et profitabilité.
En 2022, les assureurs ont déboursé 10 milliards d'euros pour couvrir les dégâts des catastrophes naturelles, une somme triplée par rapport à 2021 et représentant un cinquième de leurs indemnités totales. Ce chiffre alarmant soulève une question cruciale : dans un monde où le thermomètre grimpe de 3°C, peut-on encore parler d'assurabilité?
Traditionnellement, les assureurs s'appuient sur des données historiques pour prédire les risques futurs. Cependant, le changement climatique rend ces modèles obsolètes, plongeant le secteur dans une incertitude profonde. Les zones à risque élevé d'inondations, de sécheresses ou d'incendies se voient de plus en plus exclues des couvertures d'assurance, creusant un fossé d'inégalités. Antoine Denoix propose une solution innovante : se tourner vers des modèles prédictifs fondés sur les probabilités futures, une approche plus scientifique et adaptée à notre réalité climatique changeante.
Si les assureurs reculent face aux risques accrus, qui prendra en charge les coûts des catastrophes climatiques? Cette question soulève le problème du rôle ambigu des grands assureurs, qui, d'une main, soutiennent des entreprises pétrolières contribuant au réchauffement climatique et, de l'autre, doivent indemniser les victimes de ses conséquences. Un paradoxe qui met en lumière le besoin urgent de revoir les modèles d'affaires dans l'assurance pour aligner les pratiques avec les impératifs écologiques.
L'industrie de l'assurance est à un tournant. La hausse des températures et la fréquence accrue des catastrophes naturelles exigent une réinvention du secteur. Antoine Denoix et Axa Climate travaillent à l'avant-garde de cette transformation, explorant des modèles innovants qui intègrent les risques climatiques futurs et promeuvent la résilience. L'objectif? Assurer une couverture équitable tout en contribuant à la lutte contre le changement climatique.
Face à l'ampleur des défis posés par le changement climatique, l'industrie de l'assurance doit évoluer rapidement pour rester pertinente. Les idées d'Antoine Denoix chez Axa Climate montrent la voie à suivre : une approche qui combine rigueur scientifique et engagement écologique pour construire un avenir où le risque climatique est non seulement assurable mais aussi activement combattu.
Je cherche à comprendre les grands enjeux de la transition écologique, ce qui la freine, et ce qui pourrait l'accélérer, en passant par tous les grands silos de notre société : économie, agriculture, mobilité, culture, logement, énergie, politique, et bien d'autres sujets !