Il lève 31M€ pour relancer la filière bio en Europe 🧬| Lucas Lefèbvre, La Fourche
Le bio est-il toujours réservé aux bobos écolos ?
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Dans un contexte où le bio connaît un net recul en France, Lucas Lefebvre et son entreprise La Fourche parviennent à lever 31 millions d’euros pour accélérer leur modèle. Une performance à contre-courant, portée par une conviction simple : rendre le bio accessible à tous, sans renier ses engagements écologiques.
Retour sur un échange passionnant autour de l’entrepreneuriat engagé, des contradictions du secteur alimentaire et des leviers pour une transition écologique plus inclusive.
Lucas Lefebvre a fondé La Fourche en 2018, après une carrière dans le marketing digital. Issu d’une école de commerce, il a rapidement été confronté à une dissonance entre ses convictions écologiques et les missions qu’il menait, notamment pour de grandes marques de transport et d’hôtellerie.
À 30 ans, il décide de se consacrer pleinement à un projet à impact, avec un objectif clair : agir sur l’agriculture et l’alimentation, deux piliers majeurs de la transition écologique.
Alors que le marché du bio a chuté de -8,6 % en 2022 puis -10 % en 2023 (chiffres de l'Agence Bio), La Fourche a connu sur la même période une croissance de +43 % puis +76 %. Un contraste saisissant, dans un secteur où de nombreux acteurs ferment boutique ou abandonnent la filière.
Pourquoi ce recul du bio ?
Lucas pointe deux facteurs principaux :
Pour Lucas, il est donc urgent de refaire de la pédagogie, mais aussi de proposer un modèle qui répond aux attentes économiques des consommateurs.
La Fourche fonctionne avec un système d’adhésion annuelle : on ne peut acheter sur le site qu’en étant membre. En échange de cette fidélité, l’entreprise propose des produits jusqu’à 50 % moins chers qu’en grande distribution bio.
Comment est-ce possible ?
Selon un cabinet indépendant, les prix de La Fourche seraient en moyenne 22 % inférieurs à ceux du marché pour les produits bio équivalents.
Dans un contexte où les levées de fonds sont en baisse, surtout pour les entreprises à impact, La Fourche a levé 31 millions d’euros en 2024, sa quatrième levée (série C).
Un paradoxe ? Pas pour Lucas Lefebvre. Il l’explique simplement :
“On ne lève pas par plaisir. On ne peut pas être rentable tant qu’on n’a pas atteint une taille critique. On se bat contre des enseignes comme Carrefour ou Leclerc.”
Le bio a un coût. Et pour être compétitif tout en restant vertueux, La Fourche doit massifier, négocier, investir. C’est le prix de l’indépendance, d’un modèle qui prétend redistribuer la valeur aux bons endroits.
Une critique fréquente envers La Fourche concerne la livraison : est-ce vraiment écologique de livrer des colis alimentaires dans toute la France ?
Lucas répond par une étude d’impact carbone menée spécifiquement sur leur modèle :
“C’est contre-intuitif, mais notre modèle est plus sobre qu’un supermarché en centre-ville.”
Pour comprendre pourquoi, il faudra écouter l'épisode ;)
Contrairement aux idées reçues, 80 % des adhérents de La Fourche n’étaient jamais allés dans un magasin bio avant. Ils faisaient leurs courses en grande surface, et basculent progressivement vers le bio grâce :
En moyenne, la part de bio dans l’alimentation des clients passe de 20 % à 80 % en un an.
La Fourche est devenue entreprise à mission. Et pour Lucas, plus l’entreprise grandit, plus son impact positif s’étend :
“Je veux construire un modèle qui fonctionne encore dans un monde décroissant.”
L’épisode avec Lucas Lefebvre montre une chose : la transition écologique se joue aussi dans les frictions. Entre accessibilité et exigence. Entre startup et sobriété. Entre croissance et alignement.
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Je cherche à comprendre les grands enjeux de la transition écologique, ce qui la freine, et ce qui pourrait l'accélérer, en passant par tous les grands silos de notre société : économie, agriculture, mobilité, culture, logement, énergie, politique, et bien d'autres sujets !